mercredi 2 mai 2018

En route vers Iraty!

Après des jours de mauvais temps, je n'avais qu'une seule hâte, c'était de prendre le guidon de ma Bullet et d'aller faire un tour dans les montagnes, "les montagnes Gandalf!" ;-)
Pas de routes trop en altitude bien entendu, c'était encore trop tôt vu l'état d'enneigement, mais un petit tour dans les contreforts pour côtoyer les cimes, parmi les géants.
La semaine d'avant, ma famille et moi étions au Pays-Basque, du côté du Col d'Ibarburia et l'envie d'y retourner, en faisant une boucle par le chalet d'Iraty, m'est venue.
Le matin était vif en ce printemps encore timide, tout frissonnant de cet hiver qui tarde à donner congé.
Bien couvert, je prends les petites routes de Lasseube pour faire escale vers Oloron Sainte Marie, puis la Vallée d'Aspe.
Alors qu'un soleil hésitant m' a ouvert la route, les nuages reprennent le dessus au moment où j'aborde Aramits.
Le doute me gagne. Je continue ou je rebrousse chemin?
Des cols m'attendaient, certes ce n'est pas l'Iseran mais en ces altitudes, le temps peut prendre une mauvaise tournure, avec son cortège de pluie, voire de neige.
Le Béarn s'éloigne pour accueillir la Soule, le début du Pays Basque.
On le voit à l'allure des maisons, blanches ornées de boiseries rouges et les panneaux écrits mi-français mi basque.
A cette époque, il n'y a pas foule sur la route. On a plus de chance de croiser un troupeau de moutons qu'un car de touristes. C'est d'ailleurs très bien comme ça. Le Pays Basque se savoure dans son austérité pas dans l'exubérance touristique.
Je continuais, les paysages défilant et ses petites routes prenant un malin plaisir à vous prendre au jeu. Arrive Montory, ce petit village pittoresque, tranquille annonçant un loto le dimanche prochain et puis le route continue jusqu'à Tardets qui me signale une bifurcation vers Larrau.
Cette petite route sinueuse traversant des sous-bois de noisetiers, des épaulements de montagne pour arriver à un belvédère exposé aux vents froids et ouvrant le regard loin dans les monts enneigés.
Les montagnes nous dominent et nous émerveillent.
Ma monture s'est révélées agile et souple dans les virages, véloce dans les forte côtes. C'est sur ce type de routes que cette moto prend toutes ses lettres de noblesse. On se laisse bercer par le ronronnement de son moteur, amplifié par l'écho d'une paroi rocheuse ou au passage d'une rue étroite d'un village. A son guidon, une balade est un voyage.
Comble de la joie, les conditions d'ensoleillement se sont prêtées merveilleusement à la photo. Une lumière douce, tamisée, filtrante venant caresser les reliefs et en révéler les détails, demi-teintes et modelés, ont fait le bonheur du photographe amateur que je suis.
Ce type de lumière se rencontre normalement le matin et le soir, là où le soleil est encore bas.
Bien que sous le charme du lieu, je ne me suis pas attardé vu le froid ambiant pour passer le col vers l'autre versant. D'une route intime, avec une ambiance de bout du monde, je passais à une route entretenue, plus large et apparemment plus fréquentée par les touristes en saison hivernale. Ce ce revêtement lisse et régulier, la Bullet semblait comme glisser sur un toboggan serpentant sur une longue route de corniche. Le panorama était saisissant.
La descente a progressivement laissé place à un paysage moins montagnard et plus rural, avec ses pâturages et ses fermes. L'ambiance bucolique des paysages Basques comme je les aime.
Arrivée à Mendive, après une magnifique descente, puis remontée vers le Col d'Inharpu par Behorleguy, un petit village dont la petite route qui y mène est très étroite et escarpée. Une voiture seule y passe juste et rares sont les zones de croisement. Ce fin lacet longe tel un belvédère incroyable toute la vallée et donne une vue du massif enneigé.

L'arrivée au Col offre un impressionnant contraste avec des reliefs verts comme les steppes de Mongolie.

La suite du parcours ne sera que merveilles, via Aussurucq qui nous conduira à Mauléon-Licharre, terme de ce périple des cols, puis retour dans le Béarn, par Navarrenx, Monein et sa très belle route-balcon donnant sur Pau. Quelques gouttes avant l'arrivée, histoire d'arroser cette journée remplie de belles images et de grandes émotions!

4 commentaires:

  1. Très belle prose ! Le Pays Basque est vraiment magnifique. Mais tes photos me semblent trop retouchées à mon goût. Je ne retrouve pas la lumière dont tu parles si bien et que je connais moi-même pour la voir si souvent dans ce beau département. Ceci dit elles donnent envie de s'y rendre et de (re)découvrir ces splendides paysages.

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  2. David, tous les goûts sont dans la nature. Mais il faut savoir que les photos ont toujours été retouchées, même à l'époque de l'argentique, les photographes retouchaient leurs photos pour les accommoder à leur goût. La photo n'est pas le reflet de la réalité, elle est l'expression d'une vision et d'impressions ressenties par le photographe.

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    1. Sarah je n'exprimais que mon ressenti. Et tu as par ailleurs tout à fait raison, j'ai eu ma période photographie et chacun a sa propre vision/approche de ce médium.

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  3. Magnifique balade et superbes paysages, cette route du Col Inharpu me paraît parfaite pour se déconnecter de ce monde de brutes ! Bravo

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