dimanche 13 mai 2018

Petites joies impromptues

mai 13, 2018 0
Hier, comme à peu près partout en France et en Navarre, il pleuvait des cordes. Ce dimanche, rien ne laissait présager un sort différent. Et pourtant, au grand comble de ces prévisions alarmistes, le soleil a daigné afficher le bout de son nez. Le petit-déjeuner pris, j'ai jailli de ma tanière telle une flèche pour enfourcher ma Bullet et arpenter au hasard les petites routes environnantes.
Je dis au hasard car c'est généralement ma manière de rouler aux alentours de la maison. Mon véhicule étant approprié à cet exercice, j'emprunte, au petit bonheur la chance, la première route que je trouve autour de moi, histoire de découvrir un nouvel endroit. Je ne suis généralement pas déçu. Un recoin de forêt, un vieux pont enjambant un bras de rivière, un hameau abandonné..., tout est bon à découvrir.
Ce sont les petites joies de la balade au rythme de ces routes de campagne. Il n'est d'ailleurs pas rare de tomber sur une ferme, tous chiens aboyants, et faire demi-tour jusqu'au prochain cul de sac. Sur ces petits bouts de route, on roule " à l'indienne", c'est à dire à faible vitesse, pour profiter de la balade et surtout pour ne pas se retrouver par terre à cause des multiples obstacles et chausses-trappes qui jonchent la chaussée (gravier, boue, branches, tapis de feuilles humides,..).
Aujourd'hui, je n'ai pas regretté ce viron en sachant que le soleil n'allais peut pas durer..., prévisions qui, elles, se sont confirmées. En tout cas, ces rayons de soleil inattendus car inespérés ont fait ma joie!

vendredi 11 mai 2018

Esprit de voyage

mai 11, 2018 0
Partir, s'évader, ressentir cette sensation de liberté au guidon de notre machine, c'est que nous recherchons tous. Cette évasion est, dans l'imaginaire collectif, synonyme de grands départs, de destinations lointaines et exotiques, loin de notre mode de vie. Ce sont ces grands paysages, vastes et sans limite que nous avons en tête, ces déserts et montagnes qui s'offrent à notre émerveillement. 
A côté du mythe, qui n'est d'ailleurs pas nécessairement une chimère puisque ces grands voyages sont aussi à vivre, n'y'a-t-il pas d'autres moyens de vivre ces grandes émotions juste à deux pas de notre porte?
D'ailleurs, on peut partir à l'autre bout du monde et n'avoir rien quitté de son quotidien, ne pas être sorti de sa zone de confort. Ces voyages-ci sont ces trajets dans nos véhicules modernes, insonorisés, aseptisés, coupés de toute sensation. Que ressent-on des irrégularités de la route?
Voyager s'est s'exposer, s'ouvrir et côtoyer, ne serait-ce que frôler simplement, une certaine zone de danger.
Aussi, à l'inverse, on peut voyager, métaphoriquement parlant, sans avoir quitté sa Mère Patrie, voire même sans avoir quitté sa région! En effet, n'existe-t-il pas chez nous des contrées aux confins desquels nous pourrions expérimenter une étincelle de liberté?
Tout est affaire de regard, celui qui nous permet de percer le voile opaque du quotidien et de s'affranchir du carcan de nos habitudes.
La marche est une manière de voir et vivre autrement. A son rythme nous humons le temps qui passe et nous percevons ce que l'oreille habituellement engourdie par les bruits ne pouvait capter. Le pas va au rythme de l'âme et l'esprit peut alors se déployer.
Pour voyager, il faut un véhicule et les jambes sont un moyen sûr.
Mais pour voyager plus loin, couvrir de vastes espaces, la moto est une monture de choix. Elle est ce compromis entre les jambes et l'automobile, laquelle vous transporte en vous épargnant les affres des distances, quitte à vous anesthésier, car le progrès a permis de créer une bulle étanche.
En moto, vous êtes aux prises avec les éléments, le vent, le froid, la pluie, mais cette exposition vous met justement en contact avec à une dimension supplémentaire. Le trajet redevient alors voyage, la destination n'étant qu'un des points de l'itinéraire.
Il y a une moto qui vous offre ce surcroît de dimension que les motos modernes ont perdu. Cette moto, comme nue par sa simplicité, est privée de tous les agréments de la modernité. Elle apparaît tout empanachée d'une histoire qu'elle porte. Sa candeur nous met en liesse. Paraissant de prime abord fragile, elle vous rend à votre liberté de motard en vous rappelant votre fragilité et votre simplicité. Elle nous ramène à nos justes proportions. Nous motards, nous ne sommes qu'un fétu de paille face au danger et elle nous le rappelle là où les bolides modernes tendent à nous le faire oublier. Elle vibre, elle grince et tire orgueil d'aucun record de vitesse. Elle a simplement l'âme d'un vieux conquérant et le tempérament d'un baroudeur qui se joue du "toujours plus puissant". Avant que le vintage n'existe, bien avant, elle existait déjà et prospérait ça et là à travers le monde.
Nous revoilà avec l'esprit de voyage dont je parlais en introduction. Cet esprit qui vous extirpe de votre intérieur calfeutré et vous conduit au dehors.
Ils sont d'ailleurs mémorables ces voyages à son guidon, à travers les petites routes des piémonts comme dans les cols des Pyrénées!
Au sortir de chez soi, au détour d'une route trop étroite à emprunter en voiture, la Bullet caracole avec agilité, avec la lenteur d'une monture qui n'a rien à prouver à personne. Par ce détour, cette petite route miraculeusement découverte dans un environnement que vous pensiez connaitre à la perfection, vous avez voyagé et d'admirable façon.
Vous goûtez alors à ce moment surréaliste, à votre plus grand étonnement, que le monde, celui que vous côtoyez habituellement, est infiniment plus vaste, tant sur un plan géographique que dans un plan sensoriel. La lenteur a du bon!
Ce soir où j'achève cet article, il se fait tard et ma monture est au paddock.
Elle est fière cette Bullet, comme en attente et partante pour un nouveau voyage. Elle attend là que son compagnon de route veuille à nouveau la chevaucher.
Il viendra un jour prochain où nous goûterons ensemble aux charmes indescriptibles d'un nouveau voyage dans nos chères Pyrénées ou ailleurs, le ciel de ce soir couchant est en témoin.

jeudi 10 mai 2018

Un petit détour par le Soulor...

mai 10, 2018 0
On a relaté l'histoire de personnes n'ayant plus laissé de trace alors qu'elle allaient chercher un paquet de cigarettes. Elles ont sans doute quitté boulot, femme et enfants pour un ailleurs meilleurs...
Pour ma part, je me suis contenté de faire un (léger) détour pour aller faire ma révision dans les Hautes-Pyrénées. 
Vous allez sans doute vous demander, pourquoi le gars a-t-il fait autant de bornes pour faire entretenir son brêlon alors qu'il a un concessionnaire proche de chez lui (à PAU plus précisément)? Eh bien, l'adresse m'avait été recommandée. Donc, à confier les soins de l'entretien de ma fidèle monture, autant qu'elle le soit dans de bonnes mains. Et puis à faire ce petit déplacement, autant faire un tour dans le coin, histoire de voir du pays. Et à faire ce déplacement, autant carrément faire un viron digne de ce nom pour découvrir les charmes de ce beau coin des Pyrénées...Vous me suivez?


Donc, après une charmante route aérienne dans le Haut-Béarn puis dans la Bigorre, me voilà chez ce fameux concessionnaire Royal Enfiel à Pouzac, Passion Moto 65, à Bagnère de Bigorre, petite bourgade au sud de Tarbes et au sud-est de Lourdes, dans les contreforts des Pyrénées. Un très joli coin verdoyant et regorgeant de balades à Bullet.
C'est généralement dans les petits bouclards que l'on trouve les meilleurs pro. Cette vérité n'a pas été démentie aujourd'hui ni la description qui m'en a été faite. Dans ce petit garage, vous n'êtes pas le chaland de base qu'on attend pour vous faire cracher au bassinet en vous proposant le dernier modèle (forcément) bien mieux que celui de l'an passé. Ici, on entre dans une zone de passionnés de la marque, passionnés plus mécanos que vendeurs en costume rayé. Chaleureusement accueilli, je n'ai pas été déçu du service ni des échanges que nous avons eus à propos de notre marque fétiche.
En bref, si vous ne savez pas où traîner vos guêtres pour entretenir votre moto, n'hésitez pas, ils ne sont pas avares en bon conseils. Des sorties vont même être organisées prochainement, dans la lignée de la One Ride 2018 qui s'est tenue et baptisée dignement d'une pluie généreuse!

L'affaire aussitôt faite, armé de mon sandwich j'ai emprunté les petites routes de Bagnères pour atteindre Argelest-Gazost, où j'avais prévu de grimper le Soulor. Le temps n'était pas radieux comme prévu mais la balade m'a permis de découvrir ce coin vallonné et verdoyant.


Après, ce n'était évidemment pas la journée idéale pour grimper à 1500 mètres vu le temps instable. En outre, l'intérêt aurait été de précéder cette étape du Tourmalet et de faire l'Aubisque dans la foulée mais ces deux cols sont encore emmitouflés sous leur épais manteau neigeux. Bande de flemmards! Ce sera pour des temps ensoleillés et plus secs. Pour l'heure, les monts sont brumeux et les couleurs pâlichonnes. Je me dis en commençant à grimper qu'il risque de faire froid là haut, voire pire, qu'il risque de pleuvoir et la pluie en montagne c'est pas cool et ça peut même être dangereux. Mais bon, maintenant que je suis lancé...
A cette époque, il n'y a pas foule, juste quelques touristes pas habitué à la route en montagne et qui freinent brusquement à chaque croisement d'un autre véhicule et des camions qui réparent la chaussée, mise à dure épreuve après les intempéries hivernales. La route monte et il ne reste que le défilé de montagnes nues et des virages qui se succèdent pour vous mener aux cieux. Avec un brin de soleil, tout ceci aurait été transcendé, mais bon, patience...L'arrivée au col, comme à chaque fois est majestueuse et le route est très roulante. Elle le sera moins dans la descente à cause du gravillon dont je me méfie comme la peste. En tout cas, il n'aura pas plu et à peine froid. Une impression de bout du monde sans doute suscitée par le dépeuplement du lieu. J'avais presque envie d'ouvrir la barrière empêchant l'accès à l'Aubisque, histoire de voir ce qu'il y a avait derrière.



Ayant pris congé de ce joli coin, je lui donne à nouveau rendez-vous l'été prochain!

samedi 5 mai 2018

La toute première fois...

mai 05, 2018 0
Je suis issu d'une famille totalement étrangère au monde de la moto. Je n'avais d'ailleurs auparavant enfourché aucun deux roues. Pour faire court, la moto m'a toujours laissé indifférent, en tout cas la moto que l'on croise habituellement, le projectile en plastique d'origine japonaise ou la moto custom...Ces engins ne m'inspiraient rien, la vitesse ou la frime sont loin de ma manière d'être. Non vraiment rien de tout cela m'inspirait l'évasion, le quelque chose de différent de cette société formatée et marquetée. Quelque chose de simple, comme un retour à une certaine idée de la vie, ôtée de son superflu. Quitte à sortir de ma zone de confort, j'aspirait à cet autre chose.
Un proche m'a alors partagé des photos d'une petite moto, la Bullit, qui venait de sortir sur le marché et l'envie me pris de franchir le pas et d'en acquérir une.
Mon épouse m'incita vivement à directement passer le permis moto pour ne pas être limité par une aussi petite cylindrée. Une plus grosse moto donc, mais pour laquelle?
Peu de temps après, un fameux jour où, arrêté à un feu rouge en centre ville de PAU, mon regard s'est porté sur une bécane garée chez un concessionnaire Ducati, moto dont le look sortait manifestement de l'ordinaire (pas la Ducati...), comme sortie tout droit du plateau d'Indiana Jones ou d'une BD d'Hergé. 

Je n'ai à ce moment distingué que l'allure générale de l'engin assurément old school et sa couleur jaune sable, comme pour rappeler ses origines militaires de la période après guerre.
Ce n'est qu'en y repassant plusieurs jours après que j'ai pu en connaître la marque : Royale Enfield.

Cette marque sonnait comme un rappel aux vieilles heures de la moto, un âge perdu qui évoque ces gentlemen et gentlewomen ridant sur les petites routes d'Angleterre. Le charme a aussitôt commencé à opérer et j'ai entamé des recherches sur le web pour en savoir plus, regarder tout ce qu'il y a avait à regarder sur cette moto. J'ai ainsi peu à peu bâti mon imaginaire autour de cet engin qui représentait à mes yeux, un moyen d'évasion, pas forcément sur le plan géographique, mais une évasion intellectuelle, une brèche dans cette société sans imagination. Dans ce tout numérique, tout aseptisé, tout ordonné et maîtrisé, cette moto se riait de tout, y compris de la vitesse!
J'étais cependant tiraillé par l'envie mais également par le doute : Fallait-il être mécano pour rouler sur un telle moto? Etait-elle fiable? toujours avec mon esprit de consommateur occidental du XXIème siècle.
Le chemin se faisait dans mon esprit de passer le permis pour vivre ce rêve inconcevable encore quelques mois auparavant. Je franchis ce pas et commençais les leçons.
Il y eut donc le rêve...et la réalité, celle où l'on se frotte pour la première fois à un météore de 75 cv et de 200 kg, dans des slaloms, des freinages d'urgence et des évitements...
Crispé, tendu comme la corde d'un arc, je ne faisais manifestement pas corps avec l'engin contrairement à ce que me demandait mon instructeur de l'auto école (qui, il faut l'avouer n'était pas d'une très grande pédagogie). Passé quelques heures de leçon et la réussite au code, j'ai décidé de faire le break, de valider mes heures et d'acheter une 125 pour me faire la main et revenir quand je me sentirai plus à l'aise sur un deux roues.
Après des mois de recherches, j'ai jeté mon dévolu sur une Yamaha YBR 125 en parfait état, que je parvins à revendre sans difficulté après mon permis.
 

Ironie du sort, sur le chemin du boulot à AGEN, un beau matin je suis tombé sur une Desert Storm exposée dans une vitrine de magasin désaffecté. J'ai pris ça comme un petit clin d'oeil du sort, comme un encouragement à persévérer dans mon apprentissage de la moto. 
Après 7 mois d'entrainement sur ma 125 et les 12 heures de leçon restante, j'obtenais enfin mon sésame! 
Maintenant, il s'agissait de confronter la vision que j'avais forgée de la Bullet avec la réalité et décidais d'en essayer une chez le concessionnaire de PAU. Allais-je être déçu, ayant nourri un tel imaginaire?
Quelle fut ma surprise en faisant mes premiers tours de roues à son guidon! Confortablement installé sur la selle mono moelleuse d'une Chrome noire, la grande aventure commençait sur la route sinueuse et vallonnée entre Gan et Lasseube. Dès le premier kilomètre, je me demandais si ma mouture n'allais pas me lâcher au premier rond point, tant les vibrations, les bruits et autres cliquetis bannis des motos modernes, étaient présents. Tandis que ces vibrations et ces bruits moteurs sont souvent signes d'une panne imminente pour une moto ordinaire, elles sont ici les caractéristiques de cet engin hors du commun. 
Mon rêve n'a pas été déçu par la réalité tant j'ai ressenti, l'étonnement passé, une plaisir authentique à rouler sans rechercher la vitesse, mais à vibrer à l'unisson de cette machine. Un couple généreux qui ne rechigne pas à grimper une côtes en 5ème dans un vrombissement digne d'une symphonie de Tchaïkovski!
Cette machine hors d'âge comme un excellent Armagnac, m'avait d'ailleurs fait oublier le temps alloué de mon essai (15 minutes) et revint 3/4 heure plus tard à la concession. J'étais conquis et fermement résolu à prendre le temps nécessaire pour rechercher MA Bullet, celle avec qui j'allais créer une complicité.
Et pourtant, le hasard aidant, il ne m'a fallu que 15 jours pour trouver mon compagnon de route, par une petite annonce sur Leboncoin. Une occasion très récente, une Standard noire toute équipée, selle mono, porte bagage, rétros guidon et sacoches en cuir. Une affaire. Une semaine après, je repartais à son guidon, arpentant les rues de Biarritz et sillonnant la Côte Sauvage près de Saint Jean de Luz. 
L'aventure commençait enfin, pas une aventure par vie interposée, pas l'émerveillement ressenti à travers les vidéos et photos postées par d'autres, mon aventure personnelle. 





mercredi 2 mai 2018

En route vers Iraty!

mai 02, 2018 4
Après des jours de mauvais temps, je n'avais qu'une seule hâte, c'était de prendre le guidon de ma Bullet et d'aller faire un tour dans les montagnes, "les montagnes Gandalf!" ;-)
Pas de routes trop en altitude bien entendu, c'était encore trop tôt vu l'état d'enneigement, mais un petit tour dans les contreforts pour côtoyer les cimes, parmi les géants.
La semaine d'avant, ma famille et moi étions au Pays-Basque, du côté du Col d'Ibarburia et l'envie d'y retourner, en faisant une boucle par le chalet d'Iraty, m'est venue.
Le matin était vif en ce printemps encore timide, tout frissonnant de cet hiver qui tarde à donner congé.
Bien couvert, je prends les petites routes de Lasseube pour faire escale vers Oloron Sainte Marie, puis la Vallée d'Aspe.
Alors qu'un soleil hésitant m' a ouvert la route, les nuages reprennent le dessus au moment où j'aborde Aramits.
Le doute me gagne. Je continue ou je rebrousse chemin?
Des cols m'attendaient, certes ce n'est pas l'Iseran mais en ces altitudes, le temps peut prendre une mauvaise tournure, avec son cortège de pluie, voire de neige.
Le Béarn s'éloigne pour accueillir la Soule, le début du Pays Basque.
On le voit à l'allure des maisons, blanches ornées de boiseries rouges et les panneaux écrits mi-français mi basque.
A cette époque, il n'y a pas foule sur la route. On a plus de chance de croiser un troupeau de moutons qu'un car de touristes. C'est d'ailleurs très bien comme ça. Le Pays Basque se savoure dans son austérité pas dans l'exubérance touristique.
Je continuais, les paysages défilant et ses petites routes prenant un malin plaisir à vous prendre au jeu. Arrive Montory, ce petit village pittoresque, tranquille annonçant un loto le dimanche prochain et puis le route continue jusqu'à Tardets qui me signale une bifurcation vers Larrau.
Cette petite route sinueuse traversant des sous-bois de noisetiers, des épaulements de montagne pour arriver à un belvédère exposé aux vents froids et ouvrant le regard loin dans les monts enneigés.
Les montagnes nous dominent et nous émerveillent.
Ma monture s'est révélées agile et souple dans les virages, véloce dans les forte côtes. C'est sur ce type de routes que cette moto prend toutes ses lettres de noblesse. On se laisse bercer par le ronronnement de son moteur, amplifié par l'écho d'une paroi rocheuse ou au passage d'une rue étroite d'un village. A son guidon, une balade est un voyage.
Comble de la joie, les conditions d'ensoleillement se sont prêtées merveilleusement à la photo. Une lumière douce, tamisée, filtrante venant caresser les reliefs et en révéler les détails, demi-teintes et modelés, ont fait le bonheur du photographe amateur que je suis.
Ce type de lumière se rencontre normalement le matin et le soir, là où le soleil est encore bas.
Bien que sous le charme du lieu, je ne me suis pas attardé vu le froid ambiant pour passer le col vers l'autre versant. D'une route intime, avec une ambiance de bout du monde, je passais à une route entretenue, plus large et apparemment plus fréquentée par les touristes en saison hivernale. Ce ce revêtement lisse et régulier, la Bullet semblait comme glisser sur un toboggan serpentant sur une longue route de corniche. Le panorama était saisissant.
La descente a progressivement laissé place à un paysage moins montagnard et plus rural, avec ses pâturages et ses fermes. L'ambiance bucolique des paysages Basques comme je les aime.
Arrivée à Mendive, après une magnifique descente, puis remontée vers le Col d'Inharpu par Behorleguy, un petit village dont la petite route qui y mène est très étroite et escarpée. Une voiture seule y passe juste et rares sont les zones de croisement. Ce fin lacet longe tel un belvédère incroyable toute la vallée et donne une vue du massif enneigé.

L'arrivée au Col offre un impressionnant contraste avec des reliefs verts comme les steppes de Mongolie.

La suite du parcours ne sera que merveilles, via Aussurucq qui nous conduira à Mauléon-Licharre, terme de ce périple des cols, puis retour dans le Béarn, par Navarrenx, Monein et sa très belle route-balcon donnant sur Pau. Quelques gouttes avant l'arrivée, histoire d'arroser cette journée remplie de belles images et de grandes émotions!